🔎 RĂ©forme du DPE 2026 : une bouffĂ©e d’air pour le marchĂ© immobilier ?

2025

Une réforme qui va (re)donner le sourire à 850 000 propriétaires

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Le 1er janvier 2026, la rĂ©forme du Diagnostic de Performance ÉnergĂ©tique (DPE) entrera en vigueur.
Le gouvernement a confirmĂ© cet Ă©tĂ© que le facteur de conversion de l’électricitĂ© passerait de 2,3 Ă  1,9, un changement en apparence technique mais aux consĂ©quences majeures pour le marchĂ© immobilier.

👉 En clair : les logements chauffĂ©s Ă  l’électricitĂ©, jusqu’ici pĂ©nalisĂ©s, verront leur note DPE s’amĂ©liorer sans aucun travaux.
Une dĂ©cision qui vise Ă  mieux reflĂ©ter le faible impact carbone de l’électricitĂ© française, largement produite Ă  partir du nuclĂ©aire et des Ă©nergies renouvelables.

Selon le ministĂšre de la Transition Ă©nergĂ©tique, prĂšs de 850 000 logements pourraient ainsi sortir du statut de “passoire thermique” (classes F et G) pour passer en E ou D.

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⚖ Un DPE plus juste
 mais pas sans dĂ©bats

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CĂŽtĂ© professionnels de l’immobilier, la mesure est largement saluĂ©e.
Le prĂ©sident de la FNAIM parle d’une “mesure de justice Ă©nergĂ©tique”, tandis que la ministre de la Transition Ă©cologique AgnĂšs Pannier-Runacher Ă©voque une fiscalitĂ© enfin cohĂ©rente entre gaz et Ă©lectricitĂ©.

Mais tout le monde n’applaudit pas.
Plusieurs ONG, dont NegaWatt et la Fondation AbbĂ© Pierre, dĂ©noncent une rĂ©forme “trompeuse”, qui risque de masquer la rĂ©alitĂ© Ă©nergĂ©tique de certains logements.
En d’autres termes : un appartement mal isolĂ© ne deviendra pas plus confortable ni plus Ă©conomique Ă  chauffer
 mĂȘme s’il remonte de deux classes au DPE.

💬 “On va sortir 1,2 million de passoires thermiques des radars sans amĂ©lioration rĂ©elle”, alerte un reprĂ©sentant d’UFC-Que Choisir.

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🏠 PropriĂ©taires et locataires : deux rĂ©alitĂ©s opposĂ©es

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➕ CĂŽtĂ© propriĂ©taires

Bonne nouvelle pour les bailleurs : la réforme va redonner de la valeur à de nombreux biens.
Depuis 2023, les logements classĂ©s G ne peuvent plus ĂȘtre louĂ©s, et les F seront interdits Ă  partir de 2028.
Grùce à la révision du calcul, certains biens vont rester éligibles à la location et éviter une forte décote à la revente.

Résultat : un marché locatif un peu plus fluide et un soulagement pour les investisseurs.

➖ CĂŽtĂ© locataires

Pour les locataires, c’est une autre histoire.
Les factures d’énergie ne baisseront pas pour autant. Un logement de 40 mÂČ mal isolĂ© peut toujours coĂ»ter plus de 2 000 € par an en chauffage.
En Ă©tant reclassĂ© en E, il risque mĂȘme de perdre l’accĂšs Ă  certaines aides (plafonds de loyers, dispositifs Ă©nergĂ©tiques).

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🔧 Un risque de ralentir les rĂ©novations

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En reclassant de nombreux logements, cette réforme pourrait aussi affaiblir la dynamique de la rénovation énergétique.
Les propriĂ©taires, moins contraints, pourraient reporter leurs travaux d’isolation ou de remplacement de chauffage.

Pour Audrey Zermati (Effy), “seules les factures resteront un vrai moteur de changement”.
Mais d’autres redoutent des arbitrages Ă  court terme : certains pourraient remplacer une pompe Ă  chaleur par un simple convecteur Ă©lectrique, moins cher
 mais beaucoup moins vertueux.

Et le timing interroge : les aides publiques Ă  la rĂ©novation, comme MaPrimeRĂ©nov’, sont en baisse depuis l’étĂ© 2025.
Le gouvernement Bayrou parle d’un “budget mieux ciblĂ©â€, mais sur le terrain, les artisans observent dĂ©jĂ  un ralentissement des chantiers.

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📉 Un impact immĂ©diat sur le marchĂ© immobilier

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Le DPE influence aujourd’hui directement le prix et la vitesse de vente d’un bien.
Selon Le Journal de l’Agence, les logements F ou G se vendaient 15 % moins cher en moyenne qu’un D, avec un dĂ©lai plus long (84 jours contre 79).

Avec cette réforme, 850 000 logements devraient mécaniquement regagner en attractivité.
À court terme, certains vendeurs prĂ©fĂšreront attendre 2026 pour profiter d’un meilleur classement avant de mettre leur bien sur le marchĂ©.

👉 C’est donc une pĂ©riode de pause stratĂ©gique pour beaucoup de propriĂ©taires : patienter pour vendre mieux.

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đŸ˜ïž Une bonne nouvelle pour le locatif

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Sur le marchĂ© de la location, la rĂ©forme est perçue comme une bouffĂ©e d’air.
Moins de logements retirĂ©s du marchĂ© = plus d’offres disponibles.
Cela pourrait atténuer la crise locative qui sévit dans de nombreuses villes, notamment à Bordeaux, Lyon ou Paris.

Les experts y voient un moyen de rééquilibrer l’offre et la demande, sans pour autant relĂącher la vigilance sur la qualitĂ© des logements.

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🧭 En rĂ©sumĂ©

  • À partir du 1er janvier 2026, le coefficient de conversion de l’électricitĂ© passe de 2,3 Ă  1,9.
  • 850 000 logements vont ĂȘtre reclassĂ©s sans travaux.
  • Les propriĂ©taires bailleurs voient leur horizon s’éclaircir.
  • Les locataires risquent de ne pas sentir la diffĂ©rence sur leurs factures.
  • Le marchĂ© de la rĂ©novation pourrait ralentir, alors que les aides publiques se rĂ©duisent.

Cette rĂ©forme marque un tournant symbolique : celui d’un DPE plus politique que technique, Ă  la croisĂ©e des enjeux Ă©cologiques, Ă©conomiques et sociaux.

Reste Ă  savoir si, en 2026, elle tiendra vraiment ses promesses.

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